Articles et interview La femme chocolat

Les Inrocks,
Stéphane Deschamps le 31 octobre 2005

On s’en souvient ou pas, Olivia Ruiz fut candidate et demi-finaliste de la première Star Academy. Demi-finaliste, mais chanteuse entière. Sitôt sortie du château, ou de l’auberge, Olivia Ruiz avait repris sa liberté, refusant le système Star Ac pour enregistrer J’aime pas l’amour, un premier album à son goût ? qui n’était pas forcément le […]

On s’en souvient ou pas, Olivia Ruiz fut candidate et demi-finaliste de la première Star Academy. Demi-finaliste, mais chanteuse entière. Sitôt sortie du château, ou de l’auberge, Olivia Ruiz avait repris sa liberté, refusant le système Star Ac pour enregistrer J’aime pas l’amour, un premier album à son goût ? qui n’était pas forcément le nôtre.
Elle revient aujourd’hui avec La Femme chocolat, et elle est à croquer. Olivia Ruiz chante un peu comme Titi le canari. Elle a ouvert sa cage et a croisé des Grosminet pour lui donner des ailes : Mathias Malzieu de Dionysos, le producteur Alain Cluzeau, le guitariste Bertrand Belin, la bande de Joseph Racaille et bien d’autres. D’une voix de torch-singer qui aurait avalé de l’hélium, Olivia Ruiz chante sa vie, sa famille, son enfance méditerranéenne. Et si elle ne tombe jamais dans l’auto-apitoiement, si elle ne mord pas la madeleine rance de la nostalgie, c’est parce que la musique vole et danse autour d’elle.
Ce qui séduit d’abord dans La Femme chocolat, c’est la liberté et la générosité de ses orchestrations. Les clarinettes, les violons, les cuivres, les ukulélés, la scie musicale et tout un tas d’instruments vivaces s’embrassent au carrefour venteux de la musique tsigane, de la fanfare de fête foraine, du rock, de la musique surf et des rythmes latins. Comme dans un vieux Tom Waits, un peu.
Olivia Ruiz est dans la veine chanson réaliste. Mais cette veine est large comme un fleuve sauvage, gonflée comme le désir. A contre-courant des poseuses nombrilistes comme des bimbos nombril à l’air, Olivia Ruiz est une chipie sans chichis, qui prouve qu’on peut encore faire de la chanson réaliste vraiment fantastique.

 




L'Humanité, 
Victor Hache, décembre 2005

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